Cimetière (6) – le projet de rénovation

Des constats aux actions projetées, en passant par les buts visés : découvrez ci-dessous tous les aspects du projet.
Figure 1: Un « jardin » ® Atelier Renan Rousselot

Quelques constats

  • Une forte valeur identitaire donnée par la présence d’un grand nombre de cyprès,
  • présence de nombreuses tombes abandonnées,
  • cimetière dépourvu de lieux pour s’asseoir et se recueillir,
  • pas de hiérarchisation des allées entre les espaces circulés et les espaces piétons,
  • importante présence du minéral,
  • entretien important lié au désherbage des zones engravillonées,
  • peu de diversité végétale.

Un enjeu global : créer un cimetière-jardin au cœur de la métropole

Le projet de paysage du cimetière protestant de Bordeaux vise à transformer un îlot de chaleur de 1,3 hectare en un véritable cocon de verdure.

 

Le lieu accueillera deux types de plantations : des jardins denses où les visiteurs pourront se reposer ou se recueillir à l’ombre des arbres ; et une végétation résistante à la sécheresse pour couvrir les zones les plus arides.

Un banc © Atelier Renan Rousselot

Un banc © Atelier Renan Rousselot

Des objectifs précis

  • Mise en place de jardins qui invitent au repos à l’ombre des arbres,
  • installer plusieurs bancs et lieux propices au recueillement,
  • créer un lieu propice à la promenade et au repos,
  • redessiner et redéfinir le jardin du souvenir,
  • requalifier l’entrée et la zone de compostage,
  • mettre en place une végétation spécifique et adaptée aux contraintes du cimetière,
  • mise en valeur du patrimoine mémoriel, de l’héritage protestant avec un parcours patrimonial.

Vue d'ensemble des interventions

Vue graphique

Cimetières protestants de Nîmes et Montpellier

Zoom sur le végétal

Le maître d’œuvre et paysagiste du projet (Atelier Renan Rousselot) présente ainsi les choix en matière de végétation :

L’anthropocène amène un changement notable dans le brassage planétaire et dans la migration des espèces végétales en fonction des climats. Par cette évolution des biotopes nous retrouvons aujourd’hui dans nos régions des espèces méditerranéennes devenues endémiques telles que le chêne-liège, les bruyères, etc. Afin d’adapter le projet du cimetière, nous développons 4 strates végétales différentes ayant pour objectif de répondre à un double enjeu. celui de faire de cet espace un îlot de fraîcheur et celui d’introduire la nature en ville. De cette écologie de projet ressortent plusieurs stratégies végétales pour tenter d’apporter des solutions aux problématiques des sécheresses, chaleurs longues et intenses.

 

La première développe deux strates : herbacée et arbustive relative aux garrigues et pelouses sèches. la palette végétale utilisée pour l’ensemble du jardin se veut majoritairement allélopathique et adaptée à la concurrence racinaire, du fait que nous plantons sous de nouveaux arbres. Cette caractéristique chimique propre aux plantes colonisatrices permet de lutter contre la germination des adventices et limite ainsi l’entretien de manière raisonnée. C’est également un avantage quant à l’installation de ces plantes et à leurs adaptations au climat puisqu’elles permettent la pérennisation des biotopes par leur fort taux d’adaptabilité.

 

La seconde stratégie consiste à choisir des variétés d’arbres dites « d’avenir » telles que : l’olivier, le pin sylvestre, le chêne vert, le pacanier, l’érable de Montpellier, l’arbre de Judée, etc. Ils constituent également une canopée haute et basse qui abrite tant les hommes que les animaux. L’une capte l’humidité du sol et l’autre l’humidité atmosphérique. Ces différences de hauteurs d’arbres créent des courants d’air plus ou moins chauds et froids donnant naissance à un système de climatisation naturelle.

 

Voir aussi par exemple :  https://huitetdemi.fr/projet/cimetiere-saint-marc-jaumegarde/

Figure 2: Un abri protégeant quelques pierres à la verticale ® Atelier Renan Rousselot

Figure 2: Un abri protégeant quelques pierres à la verticale ® Atelier Renan Rousselot

Un projet en trois phases sur trois ans

Phase 1 : études, fondations et accueil

Décembre 2022-Mars 2023 : études préliminaires, pré-projet, relevé géomètre …

Avril-Mai 2023 : validation du projet en assemblée générale et consultation des entreprises

Juin-Décembre 2023 : Élagage des cyprès, nettoyage des souches ; requalification de l’espace d’accueil ; transformation du cœur du secteur M et du colombarium en jardin du souvenir (plantations d’arbres, bancs) ; requalification de l’aire de compostage

Phase 2 : parcours et pauses

Janvier-Décembre 2024 : aménagement des allées par le végétal (plantations, mise en place de structure d’ombrage végétalisées), création de deux nouveaux jardins secteurs B et E, à l’image du nouveau jardin du souvenir

Phase 3 : confort et patrimoine

Janvier-Décembre 2025 : création de jardins secs de garrigue dans les autres secteurs ; végétalisation des allées piétonnes par des plantes de rocaille ; création d’abris pour accueillir les pierres de Saint Macaire.

Budget d’opération

Le budget d’opération est actuellement préparé sur trois années ou plutôt six semestres couvrant quatre exercices budgétaires. Il est rappelé que les travaux sur un cimetière ne peuvent être amortis car le terrain n’a pas de valeur marchande (avis du commissaire aux comptes) ; l’impact à pré­voir sur nos comptes est donc important. Les donateurs ont donc été sollicités en novembre 2022 et ont bien répondu, et les contribu­tions demandées aux concessionnaires ont été relevées. En complément, quatre demandes de subvention ou de financement participatif sont en cours d’instruction :

  • Mairie de Bordeaux : demande de subvention d’investissement au titre de la culture, du patrimoine et de l’environnement végétal ;

  • Métropole de Bordeaux : demande de subvention d’investissement au titre du verdissement (projet « un million d’arbres ») ;

  • Église protestante unie de France : demande de subvention d’investissement au titre de la valorisation du du patrimoine protestant ;

  • Fondation pour le protestantisme français : accord obtenu pour un financement participatif à la hauteur de 25 000€.

 

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