C’est moi qui suis la vigne

Relire le culte zoom du 1 mai 2021 sur Jean 15,1-8 présidé par le pasteur Corinne Gendreau de l’Eglise Protestante Unie de France. (télécharger  le texte)

Entrée musicale https://www.youtube.com/watch?v=C_GW8XnEyY0

(Temps de musique : de 0,27 à 1,06)

Grâce et accueil

Nous voici, ô notre Père devant toi ce soir.

Tu es présent dans nos vies.

Tu es présent dans nos ténèbres.

Et rien ne peut nous séparer de l’amour que tu nous as manifesté en Jésus-Christ.

Recevons la bénédiction de notre Dieu avec le don de sa grâce qui nous libère,

et de sa paix qui nous apporte la sérénité :

La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ notre Sauveur.

 

Prière chantée : Ô prends mon âme

 https://www.youtube.com/watch?v=inlIvVytnbM

Louange

Dieu de ma vie, tu es la paix sur mes erreurs, tu es la force dans l’épreuve.

Tu es la source de ma vie, tu es la source de mon chant.

Dieu qui es ma joie, tu as fait de moi ta demeure, où chacun peut voir ton image.

 

Cantique : Je louerai l’éternel : https://www.youtube.com/watch?v=oNWpqVvxXzY

Repentance / Pardon

Notre Père, nous inclinons devant toi la tête

Reconnaissants de ta présence, conscients de nos manquements

à l’égard des autres, de toi, ou de nous-mêmes.

Notre Père, nous redressons la tête,

Sensibles à la chaleur de ta présence.

Il est vrai qu’avec toi, nous reprenons notre souffle, nous retrouvons l’envie d’avancer, nous apprécions ta paix ; paix qui n’est pas écrasante mais qui fait germer l’amour. Notre vie reprend alors sens, grâce à ton amour et à l’amour que nous portons à nos frères et sœurs en humanité.

Renouvelle en nous la confiance de ta présence et la confiance de ton action dans nos cœurs et dans nos vies.

 

Cantique : Magnifique est le Seigneur https://www.youtube.com/watch?v=Lgms__TpXIY

Volonté

Le Seigneur Jésus-Christ transforme notre être pour que nos vies soient des reflets de la sienne. Il demeure en nous et nous pouvons, comme lui, rayonner, au point d’être à notre tour, une lumière pour les autres. Une lumière qui émane complètement de lui. C’est lui qui, à travers nous, illumine les autres. Ainsi nos vies deviennent louange à sa gloire, la louange qu’il préfère.

(d’après le cardinal John Newman)

Cantique : C’est vers toi que je me tourne :

 

Prière avant la lecture de la Bible

Notre Père, nous te prions de renouveler nos vies, de les rendre claires et belles sous la lumière de l’Évangile. Que ta Parole nous atteigne au plus secret de nous-mêmes.

Amen

Lectures bibliques

Actes 9, 26-31

26Arrivé à Jérusalem, Saul tentait de se joindre aux disciples ; mais tous avaient peur de lui, ne croyant pas qu’il fût disciple. 

27Alors Barnabé le prit avec lui, l’amena aux apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, que celui-ci lui avait parlé, et comment à Damas il s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus. 

28Il allait et venait avec eux à Jérusalem et s’exprimait avec assurance au nom du Seigneur. 

29Il parlait et débattait aussi avec les gens de langue grecque ; mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. 

30Les frères en eurent connaissance ; ils le firent descendre à Césarée et le firent partir pour Tarse.

31L’Eglise, dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, était donc en paix ; elle se construisait, vivait dans la crainte du Seigneur et se multipliait par l’encouragement de l’Esprit saint.

 

1 Jn 3, 18-24

18Mes enfants, n’aimons pas en parole, avec la langue, mais en œuvre et en vérité.

19A cela nous saurons que nous sommes de la vérité, et nous apaiserons notre cœur devant lui ; 

20car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout. 

21Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance auprès de Dieu. 

22Quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui est agréé de lui.

23Voici son commandement : que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu’il nous a donné. 

24Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, comme Dieu en lui ; à ceci nous savons qu’il demeure en nous : par l’Esprit qu’il nous a donné.

 

Jn 15, 1-8

1C’est moi qui suis la vraie vigne, et c’est mon Père qui est le vigneron. 

2Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il porte encore plus de fruit. 

3Vous, vous êtes déjà purs, à cause de la parole que je vous ai dite. 

4Demeurez en moi, comme moi en vous. Tout comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure dans la vigne, vous non plus, si vous ne demeurez en moi. 

5C’est moi qui suis la vigne ; vous, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; hors de moi, en effet, vous ne pouvez rien faire. 

6Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. 

7Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous arrivera. 

8Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez mes disciples.

Prédication

Je ne sais pas où vous vous positionnez sur le cep de la vigne, personnellement, je n’ai pas aujourd’hui l’impression d’être un sarment qui va porter du fruit. Peut-être parce que ce printemps nous a apporté un gros épisode de gel destructeur des bourgeons à fruits…

Ce printemps aussi glacial pour nous en raison de la pandémie, de la solitude et de la tristesse des deuils. Vraiment qu’il est difficile de trouver des bourgeons à fleur, des promesses de fruit alors que l’horizon est relativement bouché, où le champ de vision est restreint, avec un déficit de perspective.

En ce moment, vous en conviendrez, il est difficile de rentrer en relation et de se nourrir à la source pour porter de bons fruits. Chacun chez soi, nous vivons un repli généralisé, dans la peur et avec un sentiment d’inachevé. Individuellement, on peut se poser la question : Suis-je un sarment promis à la destruction ? Suis-je définitivement coupé du pied, condamné à vivre sans relation aux autres, à la source de ce qui me fait habituellement vivre ? Ce texte est paradoxalement une invitation à sortir de cet état de veille contrainte.

Ce texte, qui parait dur au premier abord, puisqu’il y a une taille sélective (les sarments secs, sans bourgeons à fruits vont être coupés) est aussi porteur de bonnes nouvelles. Nous allons le découvrir.

Pour commencer, faut-il avoir peur de la taille des sarments improductifs, nous qui sommes parfois happés par nos soucis ou contraintes et négligeons la relation au Christ (écoute de la Parole, absence de prière…)?

Oui, d’une certaine manière, nous pouvons craindre de faire partie des sarments émondés. Car ceux qui ont entendu la parole de Jésus vont rester bien accrochés à la vigne. « Demeurez en moi » apparait comme une injonction, une condition nécessaire pour ne pas être rejeté. Mais Jésus qui a toujours combattu le dedans-dehors de la pureté juive, ne peut pas dans son discours d’adieu retomber dans le travers de la sélection des bons et des méchants, ou plutôt des purs et des impurs. Il dit à ses disciples qu’ils sont purs car ils ont entendu sa Parole. Il ne s’agit pas de faire ou de croire, mais d’entendre la parole de Jésus, d’être au bénéfice de son histoire, de son vécu, de son engagement à restaurer pour nous  une relation avec Dieu le Père.

Nous ne sommes des êtres complexes, en général pas totalement comme ci ou totalement comme ça. Nous ne sommes pas vraiment à l’écoute du Christ, mais pas non plus vraiment hermétiques. Nous sommes tièdes. Cette tiédeur dont parlait Luther concernant la relation au Christ ; il recommandait d’être bouillants, totalement engagés dans une relation de fidélité avec le Christ.  Mais la réalité de la vie nous rattrape souvent, avec les tentations du monde, le travail, la fatigue, et la paresse. Ou peut-être aussi le sentiment que nous n’en avons pas vraiment besoin ; on ne s’en sort pas si mal tout seuls…

Pourtant, nous éprouvons depuis un an à quel point il est difficile de vivre sans la dimension relationnelle ; avec les autres, avec l’Église, et parfois avec le Christ car beaucoup ne peuvent plus se mettre au bénéfice de l’écoute de sa parole dans les cultes, les ateliers bibliques, les rencontres d’Église…

La préoccupation de Jésus avec cette métaphore est de préparer ses disciples. Car il va partir. Effectivement, nous sommes dans les discours d’adieu de Jésus. Il prépare ses disciples à sa sortie.

Jésus évoque avec cette métaphore de la vigne et des sarments quel sera l’avenir de ceux qui ont entendu sa Parole quand il partira et ne sera plus avec eux.

Et ce qui est très fort, c’est que par cette histoire, il transforme la séparation à venir en relation ; relation avec le père, relation avec lui, et aussi relation avec les autres.

 

La vigne va continuer à vivre, à produire du fruit grâce à l’attention du vigneron, Dieu le Père, qui continuera à prendre soin de la vigne.

Il ressort trois idées fortes de cette parabole de Jésus :

  • l’amour de Dieu pour sa vigne (son peuple, ses enfants)
  • la sève (la parole du Christ) qui va continuer à nourrir les rameaux.
  • Enfin une dernière idée, l’interdépendance des rameaux, accrochés à une même source vivante. Quand Jésus ne sera plus là, les disciples seront toujours reliés entre eux par le vécu commun, par la vie des premières communautés par exemple (réunies par la foi en Christ ressuscité).

Cette image du pied de vigne et des rameaux donne une vision du croyant et de l’Église en relation avec son Dieu en situation post-pascale.

 

J’évoquais au début la sévérité des propos de Jésus et une bonne nouvelle. J’ai déjà évoqué une bonne nouvelle avec le lien, le ciment qui rassemble les disciples. Mais il y en a une encore meilleure, la bonne nouvelle du texte, je veux parler du renouveau.

 

Le renouveau

Effectivement, chaque printemps, la végétation repart, et les cartes sont redistribuées pour les rameaux qui poussent à partir du cep. Ceux qui se mettent au bénéfice de la Parole du Christ, s’y accrochent pour produire du fruit vont donner un nouveau visage au corps du Christ, à l’Église aussi.

Ce qui est beau avec cette image de la vigne, c’est que le pied vieillit d’année en année, mais que les rameaux sont toujours nouveaux ; chaque printemps, des rameaux repoussent. Et les fruits ont toujours des saveurs différentes.

Il n’y a pas une forme unique de rameau sur un pied de vigne ; chaque rameau a une forme singulière, même si la sève est la même pour l’ensemble des rameaux. On peut actualiser ceci en disant que chacune et chacun en Église se nourrit de la Parole du Christ et grandit à sa manière pour porter du fruit.

Pour les uns, porter du fruit sera orienté vers le service aux autres, prendre soin nourrir, donner…

Pour d’autres, porter du fruit aura un goût d’innovation, d’évangélisation ou de rayonnement de l’Église dans le monde. Cette image de la vigne est à elle seule un programme inclusif : ceux qui entendent la Parole, ne serait-ce que pour la première fois sont sarments choyés par Dieu, accrochés au même pied que des sarments habitués, voire un peu sclérosés. Chacun ayant la même valeur aux yeux de Dieu, nourri par la même sève, au bénéfice de l’amour de Dieu inconditionnel.

On a envie de dire au monde : ouvrez vos oreilles et écoutez la bonne nouvelle : Par Jésus Christ, vous êtes potentiellement des sarments dont Dieu prendra soin. Venez ! Production de fruit garantie !

Ouvrir l’Église pour que des branches nouvelles puissent pousser et grandir ; c’est parfois émonder des idées anciennes ou moins porteuses de fruits. C’est renoncer à certaines pratiques ou activités pour que des nouvelles grandissent avec vigueur. C’est permettre à la vie en communauté de se renouveler, avec toujours le Christ comme socle commun.

Nous-mêmes, ce printemps, puissions-nous nous voir comme des sarments nouveaux, emplis de sève du printemps, en croissance rapide et porteurs d’une promesse de fruit pour le monde : amour, service, espérance, paix.

Vivement l’été pour que l’on goûte collectivement à tous ces fruits délicieux, produits de l’amour de Dieu.

Amen.

 

 

Musique : Bach

https://www.youtube.com/watch?v=VdsQ8_pNh4o

De 0,54 à 2,11 ou 2,12 (à vérifier)

Cantique Mon ancre et ma voile : https://www.youtube.com/watch?v=CJtQS1zBs5s

Confession de foi

Je crois en un seul Dieu, 
notre Père, le créateur,
il a pour chacun et pour nous des projets de vie et de joie.

Je crois en Jésus-Christ, 
notre Seigneur et notre frère, 
qui est fils de l’homme et fils de Dieu, 
il vient à nous, il nous aime et il nous sauve.

Je crois en l’Esprit Saint 
qui nous est laissé comme un don gratuit, 
il appelle la foi et fonde l’espérance véritable.

Je crois que par l’amour, la vie touche à la vie éternelle,
et qu’en Dieu nous demeurons dans la liberté et dans la joie.

 

Offrande musique : Temps de 0,10 à 1min environ

Intercession

Seigneur Dieu nous voulons déposer devant toi les soucis, les questions et les détresses des hommes.

Donne-nous la volonté et la force pour consoler et réconforter les affligés, les malades du corps et de l’âme, ceux qui sont privés de secours, ceux qui souffrent injustement.

Seigneur nous voulons te prier pour notre monde malade. Aide-nous à y insuffler une humanité inspirée par ton amour, et à y vivre en paix.

Que ta justice d’amour avance pas à pas. Suscite des témoins joyeux et courageux et donne-nous d’être porteurs de paix, d’amour et d’espérance.

Seigneur, nous voulons te prier pour nos Églises et pour les chrétiens persécutés. Que la solidarité et l’amour soient les guides de nos actions.

Nous te prions dans le secret de nos cœurs pour nos proches et personnes qui ont besoin de toi.

Seigneur, nous partageons maintenant en chanson la prière que ton fils Jésus nous a laissée.

 

Cantique à la place du Notre Père : Que l’esprit de vérité :

https://www.youtube.com/watch?v=jNsu4FXsXN4

 

Envoi et Bénédiction

Allons en paix, frères et sœurs dans ce monde si difficile à habiter, ce monde aux possibilités étonnantes et qui semble avoir perdu la tête.

Chaque jour pensons à votre Dieu. Pas n’importe quel Dieu : le Dieu de notre vie.

Il nous guidera, il orientera nos choix.

Il apaisera notre crainte de l’inconnu, il nous évitera des paroles douteuses et nous aidera à trouver notre route.

Réfléchissons beaucoup, soyons intelligents, recherchons la beauté, la justice, prenons garde au mal, recherchons l’amour.

Notre Dieu, le Dieu de notre vie, nous donne le courage et la paix.

Amen.

Musique de sortie : La terre en partage : chanson du grand Kiff

 https://www.youtube.com/watch?v=ftjVOHxhl2c


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