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Je ne crains aucun mal – Psaume 23
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Le verset 4 du Psaume 23 doit parler à beaucoup de personnes en ces temps où la maladie du Covid-19 et le deuil frappent beaucoup de familles.
Même quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. Ta houlette et bon bâton, ce sont eux qui me consolent.
Peut-être vous êtes seul
seul à la maison,
seul dans une chambre d’hôpital ou de maison de retraite,
seul sans avoir qui que ce soit autour de vous,
ou seul tout en étant entouré de personnes.
Seul, nous en avons tous fait l’expérience, seul ça fait peur.
Seul, ça me vole l’énergie.
Seul, ça étouffe les rires et fait taire tout chant.
Peut-être vous vous sentez seul, maintenant, avec cet étrange silence dehors, avec ce vide dans les rues qui essaie de se faire une place dans notre cœur.
Peut-être vous vous sentez seul car de manière plus claire que d’habitude nous apercevons « la vallée de l’ombre de la mort » autour de nous, la fragilité de la vie, la nôtre et celles des autres, et nous nous rendons compte de notre dépendance.
Oui, nous sommes dépendants, car nous avons besoin de l’autre, besoin d’un vis-à-vis, besoin qu’on nous écoute, qu’on nous prenne par la main. Nous sommes dépendants, car nous avons besoin de l’autre qui nous montre qui nous sommes, nous qui avons été créés à l’image de Dieu.
Le Psalmiste fait l’expérience de la solitude, il traverse la vallée de l’ombre de la mort, il se pose ces questions sur la vie et la mort et ne trouve aucune réponse en dehors de la présence de Dieu.
Après avoir loué la bienveillance de Dieu, après avoir donné son témoignage concernant tous les bienfaits de Dieu, après nous avoir dit, combien Dieu est ce bon berger qui donne à boire et à manger, qui prend soins de notre âme et nous ouvre pour sa justice, oh oui, après tout cela où nous étions en train de chanter avec David les louanges de Dieu, nous voici avec le psalmiste dans la sombre vallée de la mort.
Seuls, nous sommes face à face avec notre finitude. Seuls ? Tu es là, Seigneur, n’est-ce pas ?
Le ton change, la forme change, car la situation change.
Dans cette vallée de soucis et de problèmes, le croyant n’est plus capable de rendre témoignage de la grandeur de Dieu. Il entre dans l’intimité où notre regard dérange presque. A la place du grand IL est mis un TU. On les appelle parfois les « tutoyeurs de Dieu », celles et ceux qui s’approchent de lui pour se rassurer en priant : Tu es bien là, Seigneur.
… car tu es là … affirmation, expression de confiance ou appel timide, question dans les ténèbres où il se trouve. Tu es là !
Quand je traverse la vallée sombre de la mort, tu es là, n’est-ce pas, Seigneur ?
J’ai besoin de sentir cette présence, besoin d’être pris par la main, besoin de ta main sur mes épaules. N’est-ce pas, tu es là ?
Seul, on a peur.
Mais je ne crains aucun mal … car tu es avec moi.
Je cheminais sur la plage, côte à côte avec le Seigneur. Nos pas se dessinaient sur le sable, laissant une double empreinte, la mienne et celle du Seigneur.
L’idée me vint – c’était un songe – que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie. Je me suis arrêté pour regarder en arrière. J’ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin. Mais je remarquai qu’en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n’y en avait plus qu’une.
J’ai revu le film de ma vie. O surprise ! Les lieux de l’empreinte unique correspondaient aux jours les plus sombres de mon existence. Jours d’angoisse ou de mauvais vouloir, jours d’égoïsme ou de mauvaise humeur, jours d’épreuve et de doute, jours intenables… jours où, moi aussi, j’avais été intenable.
Alors, me tournant vers le Seigneur, j’osai lui faire des reproches : – Tu nous as pourtant promis d’être avec nous tous les jours ! Pourquoi n’as-tu pas tenu ta promesse ? Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments de ma vie ? Aux jours où j’avais le plus besoin de ta présence ?
Mais le Seigneur m’a répondu : – Mon ami, les jours où tu ne vois qu’une trace de pas sur le sable, ce sont les jours où, moi, je t’ai porté.
Adhemar de Barros