Recherchez la justice

Prédication de Pascal LEFEBVRE - 22/01/23 – temple du Hâ - Bordeaux.

Lectures bibliques : Es 1, 12-18 ; Es 58, 6-8 ; Pr 21,15 ; Mt 25, 31-46 (voir en bas de page)

(Thématique proposée par un groupe de chrétiens des États-Unis d’Amérique constitué par le Conseil des Églises du Minnesota / dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens.)

La thématique proposée dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens est extraite du livré d’Esaïe : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » (Es 1,17).

C’est à raison que cette thématique revient cette année, car la recherche de la justice est un leitmotiv de la Bible… une exhortation que reçoit chaque croyant qui se met à l’écoute du Seigneur.

 

En effet, quelle que soit l’image que nous pouvons avoir de Dieu : celle d’un Père, d’un Berger… ou encore celle d’un Roi, d’un Juge… ou encore une image moins humaine, moins anthropomorphique, celle d’une Force de vie positive et bienveillante : Dieu est Esprit, Dieu est amour, Dieu est lumière… ce qui est certain – ce que nous pensons – c’est que Dieu est une réalité Juste. La justice est le premier attribut de Dieu.

 

Et si Dieu est juste – pensons-nous – croire en Lui, c’est croire en sa justice… et être son disciple, c’est rechercher la justice, dans notre vie.

 

C’est pour cette raison que de nombreux auteurs bibliques exhortent les croyants à s’engager dans cette mission. Nous retrouvons cela, par exemple, dans le livre des Proverbes (Pr 21,15) : « Agir selon le droit fait la joie de la personne honnête, et frappe d’épouvante le malfaiteur ».

Ou chez le prophète Michée (Mi 6,8) : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, ce que le SEIGNEUR exige de toi : Rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. »

Ou encore dans le 1er Esaïe (Es 1,17) : « Apprenez à faire du bien, cherchez l’équité, redressez l’oppresseur, rendez justice à l’orphelin, défendez la veuve », ainsi que dans le 3ème Esaïe (Es 58, 6-8) : « Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient […] N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé ? Et encore : les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu’un nu, tu le couvriras […] ».

 

De son côté, le Nouveau Testament reprend aussi à son compte cette quête de la justice qui doit nous animer, à travers ces paroles de Jésus : (cf. Mt 5,10) « Heureux ceux qu’on persécute à cause de leur combat pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! » ; (Mt 6,33) « Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît » ; ou encore (Mt 7, 21) : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : « Seigneur ! Seigneur ! » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux ».

 

La recherche du droit – de la voie la plus juste – devrait, en réalité, orienter notre vie et être au centre de nos préoccupations quotidiennes. Pourtant, nous le savons, bien des injustices subsistent dans le monde.

 

La question est de savoir, en premier lieu, ce qu’il faut entendre par cet appel à la justice.

 

Il y a plusieurs moyens d’y répondre en examinant les passages de ce jour.

 

Au chapitre 25 de l’évangile selon Matthieu – un récit bien connu – le mythe du jugement dernier – qui appartient au genre apocalyptique – met en scène la figure du Fils de l’homme. Celui-ci a pour mission de séparer les élus, ceux qui seront appelés « les bénis de mon Père », et qui seront invités à s’approcher de Dieu et à se réjouir dans son Royaume ; des autres, de ceux qui seront repoussés au loin, et qui seront conduits à s’éloigner du Seigneur.

 

Sans rentrer dans le détail (pour ne pas être trop long), on peut dire que le récit du jugement dernier, qui résonne comme un mythe, nous apprend plusieurs choses très importantes :

 

  • D’abord, que nous sommes tous un, tous unis. Il nous enseigne que nous ne pouvons pas séparer Dieu et le Christ, ni le Christ et chacun des êtres humains. Il y a une unité de destin : à chaque fois que nous faisons quelque chose de bon au plus petit parmi les frères, c’est comme si nous le faisions au Christ, ou à Dieu lui-même… et donc à nous-mêmes, en réalité. Puisque tout cela n’est pas sans effet. Nous apprenons – au contraire – qu’il existe une sorte de retour, de rétribution, en rapport à ce qui a été donné. (Puisque celui qui a semé quelque chose de positif recevra lui-même, au final, quelque chose de positif). Ainsi, la relation aux frères revêt la même importance que la relation à Dieu : on ne peut pas mettre, d’un côté, la relation au divin, au spirituel, et, de l’autre, celle aux frères… puisque l’Esprit de Dieu habite en chacun de nous.

 

  • Deuxièmement, le texte nous révèle que le critère du jugement n’est pas quelque chose de grandiose, d’insurmontable… Ce ne sont pas des mérites extraordinaires qu’il faudrait acquérir…. ni le bon dépôt de la foi qu’il faudrait posséder… A vrai dire, ce n’est même pas quelque chose de précis à faire, ni une série de règles morales, où il y aurait le bien, d’un côté, et le mal, de l’autre. Non… le critère du jugement, c’est simplement l’amour… l’amour pour chacun, et en particulier pour les plus petits parmi nos frères. Celui-ci se manifeste dans le texte par le « care » (take care), le « prendre soin » : nourrir les affamés, donner à boire aux assoiffés, accueillir et recueillir les étrangers, vêtir ceux qui n’ont rien, visiter les malades ou les prisonniers. Ce sont des gestes simples et accessibles qui révèlent la mise en œuvre d’une certaine compassion, d’un altruisme, d’une fraternité du quotidien, d’une attention portée à autrui.

 

  • Ces gestes et ces paroles de fraternité ont pour but de surmonter le malheur ou le dénuement éprouvé par les malheureux, de lutter contre l’injustice, l’isolement, la faim, la soif, l’exclusion, la discrimination… dont peuvent être victimes les plus pauvres, les plus démunis, les prisonniers, les malades ou les étrangers… et la réalité, c’est qu’à un moment ou un autre de notre vie, nous pourrions très bien être l’un d’eux. Car personne n’est à l’abri du malheur… et nous sommes des êtres vulnérables. C’est pourquoi la solidarité est présentée comme une expression nécessaire de la fraternité, du lien qui nous unit, puisque nous sommes tous enfants du même Père, tous fragiles et tous interdépendants.

 

  • La justice, comme « prendre soin », comme acte de solidarité, consiste donc à remettre debout (c’est une sorte de « résurrection »), à réparer une injustice, en restaurant la dignité de vie, et le lien avec celles et ceux qui sont sur le point de devenir des « sous-citoyens » – des exclus de la société – si personne ne fait rien, si tout le monde les laisse tomber. Et d’ailleurs, l’attitude qui est condamnée indirectement – à travers ce texte – c’est l’indifférence, c’est l’insouciance, c’est l’égoïsme, c’est le manque de conscience de ceux qui ne font rien : ignorent-ils le lien qui nous unit ? Réalisent-ils le lien invisible – mais pourtant réel – qui relie les humains entre eux et avec le Seigneur ? Pourquoi n’ont-ils pas pris le temps de la compassion ?

 

  • Enfin, le texte fonctionne comme un mythe, un langage qui dit une vérité sous la forme d’une histoire extraordinaire (plus ou moins légendaire) … un mythe qui parle de la fin, au lieu de parler des origines… Mais en écoutant cette histoire, le lecteur est désormais informé (il ne peut plus dire qu’il ne savait pas) et il est appelé à agir et à se trouver du côté de ceux qui prennent soin d’eux-mêmes et soin des autres. Il apprend sur quoi se fonde la justice de Dieu : sur la bonté, la douceur, la compassion, le soutien, l’entraide, le partage, la solidarité. Toutes ces valeurs qu’on retrouve dans les Béatitudes.

 

Au-delà de ce texte du N.T., on peut également apprendre ce qu’est cette « justice » que Dieu attend de nous à travers le livre d’Esaïe.

 

On peut se souvenir d’abord que mot hébreu « mishpat » (justice, droit, équité, rectitude) signifie « justice réparatrice », ce qui implique d’agir pour changer quelque chose, pour rétablir le lien, pour transformer une situation.

Précisément pour réparer une situation injuste, il faut défendre celles et ceux dont la voix n’a pas été prise en compte ni entendue. Et cela implique d’être à l’écoute, de dénoncer les injustices, de manifester pour Dieu et pour l’homme, en contestant l’ordre établi, en tentant de démanteler les structures qui créent et entretiennent l’injustice, et en en construisant de nouvelles, afin de promouvoir et de garantir que chacun puisse recevoir un traitement équitable, en ayant accès aux droits qui lui sont dus.

 

Ce travail doit s’étendre, bien évidemment, au-delà du cercle de nos amis, de notre famille et de nos communautés, à l’ensemble de l’humanité́.

Les chrétiens sont ainsi appelés à aller en mission vers les autres et à écouter les cris de tous ceux qui souffrent, afin de mieux comprendre leurs souffrances et leurs traumatismes et d’y trouver une réponse. C’est un appel que nous lancent les Prophètes de la Bible hébraïque et le Christ, dans les évangiles.

 

Le pasteur Martin Luther King – en suivant l’exemple de Gandhi ou en mettant en pratique la désobéissance civile non-violence telle que l’avait décrit décrite Henry David Thoreau – reste un exemple inspirant pour beaucoup de croyants, en particulier aux États-Unis :

Celui une personnalité qui a incarné la lutte pour l’égalité raciale, l’égalité des droits civiques et la liberté… contre l’exclusion et la pauvreté. Il a beaucoup marqué les américains, parce les questions de racisme, de ségrégation, d’apartheid, d’exclusion, y ont été très présentes… et ne sont pas totalement résolues.

 

Il rappelait que personne ne manifeste pour rien : Pour lui, « une émeute est le langage de ceux qui ne sont pas entendus ». Lorsque des protestations ou des troubles ont lieu dans la population, c’est souvent parce que les voix des révoltés ne sont pas écoutées.

 

Or, dans cette question – celle de faire entendre la voix de ceux qui souffrent – les Églises ont un rôle à jouer.

Dans bien des occasions, si les Églises élevaient leurs voix avec celles des opprimés (comme a pu le faire le pasteur Martin Luther King), leurs cris de justice et de libération seraient amplifiés. Ils auraient plus d’impact.

Les Églises et leurs membres – individuellement et collectivement – ont une responsabilité : un rôle de veilleur, pour dénoncer le mal, les inégalités et les abus… et un rôle dans la recherche d’une plus grande justice, ainsi que dans le secours apporté aux opprimés.

 

Le livre d’Esaïe nous fait entendre aujourd’hui cet appel à la justice :

 

Le prophète Esaïe (le 1er Esaïe) vécut et prophétisa en Juda au cours du VIIIe siècle avant notre ère, et fut un contemporain d’Amos, de Michée et d’Osée. Ce fut une période de grande expansion économique et de stabilité́ politique pour Israël et la tribu de Juda, où tout allait bien, avant que les « superpuissances » voisines de l’époque, l’Égypte et l’Assyrie, ne se manifestent violemment ensuite. Toutefois, à ce moment-là, c’était aussi une époque où l’injustice, l’iniquité et les inégalités étaient fort répandues dans les deux royaumes.

 

En ce temps-là, la religion prospérait en tant qu’expression rituelle et formelle de la croyance en Dieu, concentrée sur les offrandes et les sacrifices au Temple. Elle était présidée par les prêtres, qui bénéficiaient des largesses des riches et des puissants. En raison de la proximité́ physique et des relations existantes entre le palais royal et le Temple, le pouvoir et l’influence étaient presque entièrement entre les mains du roi et des prêtres. Mais, aucun d’eux – semble-t-il – ne prenait la défense des victimes de l’oppression et des injustices.

 

À cette époque – et du reste, comme cela fut fréquent tout au long des siècles – les riches et ceux qui faisaient de nombreuses offrandes étaient considères comme bons et bénis de Dieu, tandis que les pauvres qui ne pouvaient offrir de sacrifices, étaient tenus pour mauvais et maudits de Dieu. Les indigents étaient souvent dénigrés pour leur incapacité matérielle à participer pleinement au culte du Temple.

 

C’est dans ce contexte que s’exprime Esaïe, en tentant d’éveiller la conscience du peuple de Juda face à la réalité de cette situation. Au lieu d’honorer la religiosité de l’époque comme une bénédiction, le prophète la voit comme une plaie qui suppure et comme un sacrilège devant l’Éternel. L’injustice et l’inégalité́ ont conduit à la fragmentation et à la désunion.

 

Ses prophéties dénoncent les structures politiques, sociales et religieuses et l’hypocrisie qui consiste à offrir des sacrifices, tout en opprimant les pauvres. Il s’élève vigoureusement contre les dirigeants corrompus et prend position en faveur des défavorisés. Il enseigne que Dieu exige de nous tous droiture et justice, à tout moment et dans tous les domaines de la vie.

 

Le langage du prophète à l’égard de la religiosité de l’époque est féroce : « Cessez d’apporter de vaines offrandes : la fumée, je l’ai en horreur… Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux » dit-il de la part de Dieu (v. 13, 15).

Après avoir prononcé ces condamnations cinglantes, mettant en évidence ce qui ne va pas, Esaïe présente le remède à ces iniquités :

Il ordonne au peuple de Dieu de se laver, de se purifier, d’ôter de sa vue leurs actions mauvaises, de cesser de faire le mal (cf. v. 16).

En d’autres termes, il prescrit un changement radical, une conversion, un changement de mentalité et de manière de vivre.

 

 

Mais pour vouloir changer, il faut d’abord reconnaitre qu’on s’est fourvoyé, qu’on s’est trompé de chemin.

 

En conseillant aux habitants de Juda de rechercher la justice (v. 17), Esaïe les pousse d’abord à reconnaitre l’existence de l’injustice et de l’oppression dans leur société. Il implore le peuple de Juda de renverser le statu quo.

 

Car rechercher la justice nous oblige à sortir de notre zone de confort et à faire face à ceux qui font du mal aux autres. Ce n’est pas une tâche facile. Cela peut mener à des tensions et des conflits.

 

Mais, de son côté, Jésus nous assure que défendre la justice face à l’oppression, conduit au Royaume des cieux. « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,10).

 

Le problème – et la réalité – c’est que les Églises, au cours de l’histoire, n’ont pas toujours été exemplaires en ce domaine.

Elles ont même été infidèles à cette Parole du Seigneur ou des Prophètes.

 

Dans de nombreuses régions du monde, les Églises doivent reconnaître qu’autrefois, elles se sont trop souvent conformées aux normes sociétales (même quand celles-ci maintenaient des privilèges injustes) et elles ont gardé le silence face à des situations inacceptables… elles ont même parfois été activement complices de l’injustice : qu’on pense aux croisades, à l’inquisition, à la colonisation, à l’esclavage, à la ségrégation, aux idéologies toxiques du nazisme ou du racisme, que certaines Églises ont tardé à condamner.

 

Il faut reconnaitre que les Églises ont bien souvent fait preuve de conservatisme, en défendant des valeurs patriarcales, des préjugés raciaux ou sexistes.

En Amérique du Nord, des idéologies telles que la suprématie blanche ont été l’une des causes de la division des chrétiens.

L’Église a également défendu, d’une manière ou d’une autre, une inégalité entre les sexes en son sein ou au sein de la société, sur la base d’arguments théologiques contestables.

 

Par ailleurs, lorsque des problèmes systémiques ont été progressivement découvert dans l’église catholique, en lien avec la pédophilie (qui ont vraisemblablement concerné 200 à 300 000 enfants ou adolescents), elle a tardé à reconnaitre les faits, à agir et à réparer. Et elle tarde encore à indemniser les victimes.

 

Bien sûr, ces problèmes ne constituent pas une réalité équivalente pour toutes les églises. Mais, il faut accepter de regarder en face ces injustices et reconnaitre toutes ces défaillances :

Les églises qui sont supposées, en premier lieu, être à l’écoute de la Parole de Dieu, ont bien souvent été à côté de la plaque et infidèles à la Parole.

Dans bien des situations, elles auraient dû, au contraire, être prêtes à bouleverser les structures en place, sources d’oppression, et plaider pour la justice.

 

Pour autant, leur infidélité ne les disqualifie pas définitivement.

Comme on dit : « il ne faut jeter le bébé avec l’eau du bain ».

 

Aujourd’hui, les Églises sont – malgré tout – des lieux d’écoute de la Parole de Dieu…  il y a un retour aux sources : un retour à l’Evangile de Jésus Christ. Alors, oui, les Églises ne sont certainement pas parfaites… et sans doute que certaines s’en sortent mieux que d’autres…

Mais, en nous permettant de lire collectivement la Bible et de prier ensemble, en demandant l’éclairage et l’inspiration du St Esprit, les Églises nous encouragent à vivre notre foi et à discerner la volonté de Dieu pour notre vie et notre monde. C’est capital ! Puisqu’Être chrétien signifie être un disciple du Christ.

 

Cette volonté de Dieu pour les humains, les textes de ce jour, nous l’affirment : c’est l’unité (dans la diversité), c’est l’écoute, la bienveillance, la compassion, l’entraide, la solidarité.

 

Toute division s’enracine dans le péché, c’est-à-dire dans des attitudes et des actions qui vont à l’encontre de l’unité que Dieu désire pour l’ensemble de sa création.

Et il ne peut y avoir d’unité sans justice. On en revient donc à cette question primordiale de la recherche de la justice, qui est au cœur du message chrétien.

 

Cela signifie que nous ne pouvons pas rester passifs, indifférents ou inactifs, face à certaines situations.

Au contraire, nous devons prendre fait et cause pour nos frères et sœurs opprimés (démunis, souffrants, exclus, discriminés ou torturés, …) en interpellant ceux qui sont au pouvoir et, quand cela est nécessaire, en défendant leur cause afin qu’ils puissent vivre en paix.

 

Rechercher la justice, c’est d’abord dénoncer et contester les choses inacceptables et frapper au cœur des pouvoirs, malgré les résistances… C’est faire de la place pour l’ordre juste et la sagesse éternelle de Dieu dans un monde trop souvent insensible à la souffrance.

Pour conclure, je dirais que, si cette mission peut sembler difficile, elle est juste. C’est pourquoi, au final, elle peut être source de joie.

 

C’est ce qu’affirme le livre des Proverbes, qui dit qu’il y a de la joie à faire ce qui est juste : « L’exercice du droit est une joie pour le juste, mais c’est une calamité pour le malfaiteur ».

 

Il y a de la joie à emboiter les pas de Jésus et à se mettre en quête de justice pour les enfants bien-aimés de Dieu qui sont opprimés, dominés ou exploités.

 

Il y a de la joie à rechercher la réconciliation avec d’autres chrétiens, afin de mieux servir la proclamation du Royaume.

 

Alors…. Chers amis, frères et sœurs… demandons au Seigneur son appui :

 

Que cette joie puisse se manifester au milieu de nous, par cet appel que le Seigneur nous adresse… dans toutes les rencontres que nous pouvons faire au quotidien… que nous ayons à cœur de rechercher ce qui est juste et bon….

 

Que le partage et la solidarité soient les signes de notre amour fraternel… avec la certitude de la présence de Dieu parmi nous, sur les chemins connus et inconnus où Dieu marche à nos côtés vers la guérison, la réconciliation et l’unité offerte en Christ.

 

Amen.

 

Lectures bibliques

 

Es 1, 12-18

12 Quand vous venez vous présenter devant moi,
qui vous demande de fouler mes parvis ?

13 Cessez d’apporter de vaines offrandes : la fumée, je l’ai en horreur !
Néoménie, sabbat, convocation d’assemblée…
je n’en puis plus des forfaits et des fêtes.

14 Vos néoménies et vos solennités, je les déteste,
elles me sont un fardeau, je suis las de les supporter.

15 Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux,
vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang.

16 Lavez-vous, purifiez-vous.
Ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal.

17 Apprenez à faire le bien, recherchez la justice,
mettez au pas l’exacteur, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve.

18 Venez et discutons, dit le SEIGNEUR.
Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige.
S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine.

 

Es 58, 6-8

6 Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci :
dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug,
renvoyer libres ceux qui ployaient, bref que vous mettiez en pièces tous les jougs !

7 N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé ?
Et encore : les pauvres sans abri, tu les hébergeras,
si tu vois quelqu’un nu, tu le couvriras :
devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas.

8 Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ton rétablissement s’opérera très vite.
Ta justice marchera devant toi  et la gloire du SEIGNEUR sera ton arrière-garde.

 

Pr 21,15

L’exercice du droit est une joie pour le juste,
mais c’est une calamité pour le malfaiteur.

 

Mt 25, 31-46

31Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous les anges, il siégera sur son trône royal.

32 Tous les peuples de la terre seront assemblés devant lui et il séparera les gens les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres ;

33 il placera les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche.

34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, et recevez en héritage le royaume qui a été préparé pour vous depuis la création du monde.

35 Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez accueilli chez vous ;

36 j’étais nu et vous m’avez habillé ; j’étais malade et vous m’avez visité ; j’étais en prison et vous êtes venus me voir.”

37Ceux qui ont fait la volonté de Dieu lui répondront alors : “Seigneur, quand t’avons-nous vu affamé et t’avons-nous donné à manger, ou assoiffé et t’avons-nous donné à boire ?  38 Quand t’avons-nous vu étranger et t’avons-nous accueilli chez nous, ou nu et t’avons-nous habillé ?

39 Quand t’avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous venus te voir ?”

40 Le roi leur répondra : “Je vous le déclare, c’est la vérité : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait.”

41 Ensuite, le roi dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, maudits ! Allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges !

42 Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire ;

43 j’étais étranger et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison et vous ne m’avez pas visité.”

44 Ils lui répondront alors eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu affamé, ou assoiffé, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison et ne t’avons-nous pas secouru ?”  45 Le roi leur répondra : “Je vous le déclare, c’est la vérité : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, vous ne l’avez pas fait à moi non plus.”

46 Et ils subiront la peine éternelle, tandis que ceux qui ont fait la volonté de Dieu iront à la vie éternelle. »

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