Psaume 121

Prédication de l’aumônier Françoise Vinard, au temple du Hâ, le 1 aout 2021 sur:

Psaume 121 

Chant pour les montées.Je lève les yeux vers les montagnes.D’où me viendra le secours ?Le secours me vient du SEIGNEUR, qui fait le ciel et la terre.Il ne te laissera pas vaciller sur tes jambes ; celui qui te garde ne sommeille pas.Non, il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël.C’est le SEIGNEUR qui te garde, le SEIGNEUR est ton ombre à ta droite.Le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit.Le SEIGNEUR te gardera de tout mal, il gardera ta vie ;le SEIGNEUR te gardera lorsque tu sortiras et lorsque tu rentreras, dès maintenant et pour toujours. 

Chers amis, chers frères et sœurs, pourquoi avoir choisi ce psaume ?

J’arrive d’une marche de onze jours, avec mon compagnon :  250 km  sur le chemin de Saint-Guilhem-le-Désert. Le chemin part de l’Aubrac, descend sur les gorges du Tarn, le cirque de Navacelles, les Cévennes avec  l’Aigoual, l’Espérou, Aulas, Le Vigan, puis St Guilhem. Nous avons traversé quatre départements : la Lozère, l’Aveyron, à nouveau la Lozère, le Gard puis l’Hérault ! le tout avec tente et nourriture pour deux jours…. Je ne vous étonnerai pas en vous précisant que cela n’a pas été facile  tous les jours !  : averses diluviennes, froid, grosse chaleur, forts dénivelés en montée et…. en descente, …  Quoiqu’il en coûte, il faut avancer, encore avancer, toujours avancer….. C’est le chemin !

Et ce chemin, comme tout chemin  porte à la réflexion et à la méditation … et pour ma part il m’a porté vers le psaume 121.

Ce psaume 121 est un chant de marche,  exactement un chant de montée, cela est même écrit dans vos Bibles :   « cantique des montées ou cantique des degrés ». Il était chanté par le peuple juif quand il montait vers le temple de Jérusalem pour adorer l’Eternel, lors des trois fêtes annuelles ….. la Paque, la Pentecôte et la fête des Tabernacles. Pour rejoindre Jérusalem il faut monter :  Jérusalem est à 700 m d’altitude ! … et une montée, n’évoque-t-elle pas aussi une élévation spirituelle ?

 C’était un chemin pénible pour les Juifs de Palestine et pour ceux qui vivaient à l’extérieur (autour du bassin méditerranéen ou en Perse, en Mésopotamie …) : chaleur, froid, intempéries, brigands, fatigue, manque d’eau, …. Alors, pour se donner du courage, ils chantaient.

Notre vie n’est-elle pas comparable à une marche, un chemin, voire un pèlerinage ?  Le chemin de notre vie est-il droit ? sinueux ? comporte-t-il de nombreux  carrefours ? des erreurs de trajet ? des impasses ?  des retours en arrière ? …traverse-t-il paysages variés ? Devons-nous parfois nous arrêter pour réfléchir ?  changer de direction ? nous alléger ?

Ce matin, je vous propose de nous arrêter ensemble sur 2 points : un signe de ponctuation et un verbe, le verbe chanceler.

  • D’abord un signe de ponctuation : un point d’interrogation.  « D’où me viendra le secours ? » Dans certaines traductions, il n’y a pas ce point d’interrogation mais un point, « je lève les yeux vers les montagnes d’où me viendra le secours. » L’hébreu, à l’origine, ne comportait pas de ponctuation  et la richesse de cette langue est de nous laisser le choix : le point ou le point d’interrogation. Mais ce matin, je vous propose de considérer ensemble le point d’interrogation « D’où me viendra le secours ???? »

Si il y a appel au secours, il y a danger ! Lorsque nous nous sentons en danger, nous avons le choix entre fuir, combattre ou appeler des secours….

« D’où me viendra le secours ? » oui, chers amis, ce secours, d’où va-t-il venir ? Question  pertinente ! A cette époque, le peuple d’Israël était entouré de nations païennes qui croyaient que sur chaque montagne, il y avait une divinité ! En situation de danger, il était d’usage d’appeler le secours du dieu de la montagne la plus proche….MAIS pour le psalmiste,  c’est clair ! le secours ne va pas venir de la montagne, mais de l’Eternel, le créateur de la  montagne… le regard, le regard de la foi se portera alors au-dessus de la montagne, vers l’Eternel qui a crée et la montagne et le ciel et la terre, Oui, c’est en lui seul, chers amis, que nous  plaçons notre confiance !  Lui seul peut nous sauver !  Inutile de chercher le secours ailleurs, dans les montagnes de nos imaginations, de nos inventions, cela ne mène à rien ! Sinon, à nous égarer et à nous conduire dans des impasses.  « Le secours me vient de l’Eternel » Quel beau message libérateur ! 

Avez vous réalisé que du début à la fin ce psaume chantait la protection de Dieu ! Combien de fois, le mot « garder » ? 6 fois….

J’ai parlé des montagnes, des chemins, des marches, mais il peut nous arriver de trébucher, de chanceler….

  • Chanceler « Il- Dieu- ne permettra pas que ton pied chancelle… »

J’ai eu l’occasion de rencontrer une famille en deuil. Après avoir longuement parlé de leur époux et de leur père, ils ont choisi ce psaume, le psaume 121. Une émotion forte est venue lorsque le mot chanceler a été prononcé.  « Notre père était une personne qui chancelait ». Cela voulait simplement dire que leur père par son humanité pouvait chanceler…. 

Cela m’a fait réfléchir : Cela veut dire quoi chanceler ? perdre sa stabilité ? son équilibre ?  d’où risquer de tomber, de se blesser et…. de ne plus pouvoir se relever ? N’est-il pas aussi possible hélas de chanceler mentalement ?

 Le verbe chanceler peut aussi se traduire par trébucher, glisser ! Que ces verbes parlent aux marcheurs !

« Il ne permettra pas que ton pied chancelle ». C’est curieux, car chanceler fait partie de la vie ! de nos défaillances !  de notre humanité ! Nous sommes humains ! nous pouvons nous tromper !  faire des erreurs de parcours !….  Et parfois, c’est la vie qui nous fait chanceler….

Alors que veut dire : « Dieu ne permettra pas que ton pied chancelle » ?  C’est une parole forte !  une promesse de Dieu !!

Et si cela voulait simplement nous dire que Dieu ne permettra pas que nous nous soyons arrêtés sur notre chemin ? ….

Chers amis, c’est un peu comme si Dieu nous disait : « Mon ami ! mon enfant ! ne t’inquiète pas, tu marches…. sur un chemin, qui t’appartient, c’est ton chemin, il  a un départ et une arrivée…. De ton chemin d’hier ?  tu as beaucoup oublié, et de ton chemin de demain ?  tu ne sais pas tout !  Et entre les deux, ton pied pourra se cogner….  Mais ….  quoiqu’il puisse t’arriver, si tu me restes fidèle, si tu n’oublies pas que c’est moi la source de la foi, de l’espérance et de l’amour, alors je ne permettrai pas que tu sois arrêté sur ton chemin, je m’y engage (et oui, Dieu s’engage envers nous !) …. Dans ta marche avec moi, je ferai en sorte que tu puisses toujours avancer, toujours continuer et terminer tranquillement ton chemin, même si tu rencontres des difficultés. Je t’en fais la promesse. Je tiens à toi,  comme à la prunelle de mes yeux. Si j’ai donné mon propre fils, ce n’est pas pour t’abandonner et te laisser à tous les dangers.

Oui, chers amis, gardons précieusement pour nous cette belle promesse :  Le secours nous vient, te vient de l’Eternel qui a fait les montagnes, les cieux et la terre.

Amen


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